La gentillesse
Les rapports que nous avons avec autrui ont une grande influence sur notre bonheur. Lorsque les personnes que nous fréquentons sont sympathiques et accueillantes, c’est plus agréable que lorsqu’elles sont agressives et renfrognées.
En Thaïlande, on a la grande chance de côtoyer des gens souriants, aimables et serviables, même s’ils ont peut-être d’autres défauts. Les personnes qui servent dans les restaurants, qui vendent au marché et dans les magasins, celles qui nous reçoivent dans les bureaux et les entreprises ont toujours le sourire, elles s’expriment avec une voix douce, leur maintien et leurs gestes sont souples et gracieux, elles sont disponibles et attentionnées. Parfois, les Thaïs ne comprennent pas très bien ce qu’on leur demande et n’ont peut-être pas l’efficacité qu’on exige des employés occidentaux, mais leur douceur, leur sourire et leur courtoisie sont bien agréables. On se sent respecté et honoré.
Il est important d’être conscient de la gentillesse d’autrui à son égard et du bonheur que procure une atmosphère paisible et chaleureuse. Sachons les apprécier et y répondre avec gratitude. Lorsqu’on est impatient, qu’on s’énerve ou qu’on répond de façon désagréable à des Thaïs, ils gardent leur calme et ne réagissent pas. Il est mal vu, dans ce pays, de se mettre en colère. La conduite appropriée est de toujours garder son « cœur frais », chay yen en thaï.
Être heureux parce que les autres sont gentils avec nous est une bonne chose, mais il ne faut pas en rester là. Nous devons comprendre que tous les êtres sont comme nous : ils cherchent le bonheur et aiment qu’on les traite avec respect et bienveillance. Adoptons donc, nous aussi, cette attitude dans nos rapports avec autrui. Apprenons à agir de façon calme et gracieuse, à avoir le sourire, à parler d’une voix douce et chaleureuse, à être serviables, attentifs et disponibles. Offrir aux autres cette qualité de comportement est un bon moyen de les rendre heureux ; ainsi, à leur tour, ils seront plus calmes et plus attentionnés. C’est un échange de bons procédés, de civilités.
Dans les écoles de sagesse de la quatrième voie, on appelle cette attitude la considération extérieure. C’est une des principales lignes de travail du chemin spirituel. Il ne faut pas la confondre avec la considération intérieure, qui est la mauvaise habitude de ruminer intérieurement nos malheurs et le manque de respect des autres à notre égard.
Lorsque nous saurons, en toutes circonstances, nous comporter avec grâce et gentillesse, être courtois et souriants, nous vivrons enfin dans un monde civilisé, où chacun recevra sa part de bonheur et sera capable de rendre les autres heureux.
La gentillesse est le chapitre 15 du Guide du bonheur.