LE GUIDE DU BONHEUR

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Science et spiritualité

Mes croyances sont fondées davantage sur les révélations et les expériences spirituelles que sur la science. Je ne fais pas tellement confiance aux « faits » scientifiques, car ils changent chaque fois qu’un nouveau fait est découvert. La science est basée, avant tout, sur la réalité matérielle et la pensée logique. Comme elle ne s’applique qu’à une très petite partie de la réalité, le monde matériel, elle ne connaît qu’une très petite partie de la vérité. Chaque fois que la science s’ouvre à un nouveau niveau de réalité, on a l’impression qu’elle se rap­proche de la spiritualité, qu’elle prouve ce que la sagesse ancestrale savait déjà. Car, dans notre société matérialiste, il est mal vu de croire le spirituel, l’invisible, sans preuves scientifiques.

Une preuve scientifique est démontrée par l’observation répétée d’une expérience, et expliquée par le raisonnement, la logique et les mathématiques. Mais le sage, qui sait par sa propre expérience, n’a pas besoin de preuve. Lorsqu’il découvre que le feu brûle s’il le touche, il n’a pas besoin de répéter l’expérience dix fois, ni de se plonger dans un raison­nement logique, pour en avoir la preuve. Il faut noter que la spiritualité, de son côté, ne s’efforce pas de faire de nouvelles découvertes pour se rapprocher de la science. Si la science parvient à dévoiler tous les niveaux de la réalité, elle connaîtra ce que les sages savent depuis des millénaires. Elle n’aura plus rien à prouver et elle fusionnera avec la spiritualité. Alors, elle sera devenue obsolète.

La science, à cause de sa vue déformée de la réalité, a été – et est toujours – une des principales causes des vues et croyances erronées de notre société, ainsi que de la destruc­tion, de la pollution et de la maladie de notre planète. Elle a transformé la majorité des humains en robots manipulés, dont la principale aspiration est de travailler pour gagner de l’argent. De l’argent qui enrichit surtout les manipulateurs. La science est attractive pour l’esprit ; c’est pour ça qu’elle fonctionne si bien. Comme la technologie et la société de consommation, elle satisfait l’avidité de l’homme.

La science est à la solde du pouvoir économique et politique ; elle doit répondre à ses appétits et ses ambitions. Les savants du moyen âge qui ne répondaient pas aux vues et aux intérêts de l’Église étaient brûlés vifs. Les scientifiques d’aujourd’hui dont les recherches s’opposent aux intérêts des puissances au pouvoir sont d’abord privés de crédits et s’ils persistent dans leur voie, ils se retrouvent en prison ou sont victimes de regrettables accidents. Pour être politiquement correcte, la science doit confirmer la vue matérialiste du monde et de l’homme, afin de justifier une société qui défend le progrès technologique et industriel, la croissance écono­mique et la médecine allopathique.

Si l’on peut être fasciné par les découvertes de la science actuelle et par les progrès technologiques qui en découlent, on est cependant obligé de constater que, même s’ils nous ont doté d’un plus grand confort physique et d’une abon­dance de biens matériels variés, ils n’ont apporté ni la paix, ni le bonheur, ni l’amour dans ce monde. Les hommes sont, au contraire, de plus en plus malades, stressés et désespérés. Ils ne trouvent dans les vues proposées pas la science aucun sens ni aucun but à leur douloureuse existence sur la terre.

La vision spirituelle d’un univers vivant et unifié, dont chaque partie individuelle a le rôle et le pouvoir de participer à la co-création du tout, a une tout autre dimension que la vision matérialiste et mécaniste qui maintient l’individu dans un état de torpeur et d’ignorance et l’empêche de percevoir sa vraie nature et celle de l’univers. Le changement de conscience qu’implique le passage du paradigme matérialiste au paradigme spirituel exige une transformation complète de toutes les structures de notre société et, en premier, du système d’éducation.

Cette transformation semble bien peu probable, car les pouvoirs décisionnels actuels sont encore fermement ancrés dans leurs vieilles croyances et, même s’ils étaient capables de prendre ces décisions, il faudrait encore attendre vingt ans avant de voir une nouvelle génération élevée selon de nouveaux principes. Et le monde actuel, s’il n’accepte pas de changer, risque bien de disparaître avant vingt ans.

Il s’agit donc d’envisager le processus contraire, une mutation de la conscience de l’humanité, engendrée par les formes-pensées révolutionnaires d’une minorité qui aura atteint une masse critique. Ensuite, les structures de la société changeront spontanément et sans heurts, car les anciennes structures ne seront plus adaptées au nouveau paradigme.


Ce texte est un chapitre du Guide du bonheur pour le troisième millénaire, de Pierre Wittmann.

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